Vendredi 21 Octobre, 18.30-21h, Bourse du Travail de Paris (3 rue de Château d’Eau 75011 Paris, métro: République)

Intervenant.e.s de SUD Solidaires (France), Coordination des Intermittents et Précaires (France), Nuit Debout (France), Workers’ Initiative (Pologne),  Precarious Di∫connections (Italie)

Les derniers mois la France a été bouleversée par le mouvement social contre la loi travail. Cette expérience de grève sociale est aussi intéressante dans son intensité que dans sa longévité mais aussi pour la jonction particulière qu’elle a pu mettre en exergue entre les grévistes de secteurs clés de l’économie et d’autres mobilisations sociales dans les rues, les parcs, les places. Si cette mobilisation avait pour origine la loi travail elle s’est attaquée plus largement au monde dont elle découle, c’est à dire une extension du domaine de la lutte aux façons dont la précarité des conditions de travail et de vie s’impose privant ainsi  les peuple du droit à disposer d’eux mêmes ou de se déplacer librement. Après l’approbation de la loi travail, et des lois homologues dans toute l’Europe, la hausse des tensions sociales qui traversent l’Europe entière, le caractère transnational de l’imposition des mesures d’austérités et la crise de légitimité politique des institutions européennes nous impose de penser à la transformation de la mobilisation française et de ses innovations politiques en une opportunité transnationale.

Nous savons que la loi travail est l’expression des institutions européennes néolibérales. La plateforme de grève sociale transnationale s’attaque à ces politiques à l’échelle Européenne. Après le premier meeting de TSS à Poznan, la journée d’action coordonnée au niveau européen du 1er mars et la première assemblée à Paris, nous réfléchirons ensemble à  différentes questions. Premièrement que pouvons-nous apprendre, en tant que mouvement européen, de la mobilisation française en termes de méthodes et de tactiques, de limites et de forces? Ensuite, comment dépasser la lutte nationale contre ces politiques néolibérales? Nous pensons que répondre à ces questions nécessite de dépasser le mouvement social existant et identifier quel sujet politiques refusent au jour le jour, dans la pratique, ces politiques néolibérales.

Nous invitons alors les intervenants et la salle à engager cette discussion à partir des questions suivantes:

– Quels ont été les moments cruciaux du calendrier de lutte en termes de mobilisation ?

– Comment la lutte contre la loi travail a modifié les formes d’organisations traditionnelles de la lutte?

– Comment les syndicats ont été poussés à se radicalisés mois après mois et quels ont été les limites de leur radicalisation?

– Comment la stratégie gouvernementale de division des secteurs en lutte a joué un rôle d’affaiblissement du front social?

– Quels ont été les points majeurs de division des différents acteurs de cette lutte?

– Comment la question de la précarisation a été un point d’attache commun entre ces différents acteurs et un lieu de convergence?

– Comment a été organisée la connections entre les luttes à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise et quelles ont été les difficultés rencontrées pour la mettre en œuvre?

– Quels est l’Etat du mouvement français (potentiel et faiblesses)?

– Que peut on anticiper des luttes futures?

– Comment combler l’écart entre la logique néolibérale à l’échelle européenne et nos luttes confinées à l’échelle nationale?

– Comment construire une jonction stable qui ne soit pas seulement le regroupement de luttes éparses mais tournée vers une réelle convergence au niveau transnational?

– Comment construire une convergence avec les mouvements étrangers comme la grève des femmes polonaise, celle d’Amazon ou la lutte des migrants?

– Comment voir plus loin que les mouvements sociaux  déjà existants?

– Quelles questions et revendications clés pour consolider un mouvement transnational  de masse contre la précarisation?